Les auteurs sont chez eux dans les librairies indépendantes, et nous avons souhaité, à l'occasion de l'anniversaire de la loi Lang, donner la parole à ces amoureux des livres et des mots.
Depuis 40 ans, le prix unique du livre permet de conserver un cercle vertueux unique : les auteurs et leurs éditeurs enrichissent les tables des librairies d’une grande diversité de textes, les libraires se font passeurs afin de mettre ces écrits entre les mains des lecteurs. Clients assidus, fidèles ou préférant la pluralité, et surtout amis de la librairie, les auteurs qui ont participé aux tournées de LINA nous parlent du lecteur / de la lectrice qu’ils.elles sont, et de leur lien indéfectible à la librairie.
Notre invité est aujourd’hui François Morel, auteur, acteur, metteur en scène, humoriste, essayiste, chanteur et chroniqueur de radio.
Je suis un lecteur régulier. J’ai toujours un livre en route. En ce moment, je lis Finn Prescott de Jérôme Lambert, avant j’avais lu Pour une heure oubliée de Frédéric Perrot. Avant de reprendre un livre nouveau, j’ai pris l’habitude d’avancer dans La Recherche du temps perdu. Oui, madame. Je me suis dit que ce serait un compagnon vers qui je reviendrai régulièrement mais avec qui je ne réussirai pas à avoir une relation exclusive !
Je lis les livres, généralement sur papier mais j’ai également une liseuse que j’utilise plutôt professionnellement. Je viens de charger par exemple le livre de Bruno Le Maire pour une chronique de France Inter. Il m’arrive aussi de lire des scénarios sur ma liseuse. Je préfère cependant avoir le contact avec le papier même si je crains l’encombrement des livres dont j’ai toujours du mal à me séparer, même ceux que je ne relirai jamais.
J’aime aller dans les librairies. Quand on va dans une librairie, on se promène entre les rayons et il arrive de repartir avec un livre qu’on n’avait pas l’intention d’acheter. D’ailleurs, il m’arrive aussi d’entrer dans une librairie sans projet d’achat, juste pour le plaisir. Selon mon humeur, je repars avec des livres, ou pas. Soit je suis raisonnable et je me dis que je n’ai pas encore lu tous les livres que j’ai achetés. Soit je me laisse tenter, séduit par une couverture attirante, une quatrième page bien rédigée…
La librairie, c’est le plaisir de découvrir, de fureter, de vagabonder… Les libraires, généralement comme les cavistes, connaissent bien leurs produits. C’est en écoutant Marie-Rose (de la librairie Les Abbesses, Paris 18éme) évoquer Martin Eden de Jack London que j’ai eu envie de lire ce livre que je ne connaissais pas alors. Depuis, c’est devenu un de mes livres préférés que j’ai offert à la plupart de mes amis qui ne l’avaient pas lu.
J’ai eu des libraires importants pour moi et qui m’ont beaucoup défendus. Il y a naturellement de nombreux libraires que je ne connais pas et qui ont la gentillesse de mettre mon bouquin à côté de la caisse. Je dois avoir plein d’amis libraires inconnus, branchés sur France Inter, avec qui je partage une communauté d’esprit.
La Librairie où j’ai les plus beaux souvenirs de signatures est une toute petite librairie, L’Astrée, située rue Lévis à Paris dans le 17éme arrondissement. Les deux libraires, Michèle et Alain ont un vraie connaissance des livres, des auteurs et des lecteurs qui viennent avec confiance découvrir des auteurs nouveaux. Un vrai sens de l’accueil et de la rencontre. Et puis des cakes merveilleux les jours de signatures…
→ Retrouvez la bibliographie et plus d’informations sur François Morel sur son site internet.
