Les auteurs sont chez eux dans les librairies indépendantes, et nous avons souhaité, à l'occasion de l'anniversaire de la loi Lang, donner la parole à ces amoureux des livres et des mots.
Depuis 40 ans, le prix unique du livre permet de conserver un cercle vertueux unique : les auteurs et leurs éditeurs enrichissent les tables des librairies d’une grande diversité de textes, les libraires se font passeurs afin de mettre ces écrits entre les mains des lecteurs. Clients assidus, fidèles ou préférant la pluralité, et surtout amis de la librairie, les auteurs qui ont participé aux tournées de LINA nous parlent du lecteur / de la lectrice qu’ils.elles sont, et de leur lien indéfectible à la librairie. Notre invitée est aujourd’hui Alexandra Koszelyk.
Née en 1976, elle est écrivaine et professeure. Elle enseigne, en collège, le français, le latin et le grec ancien. Elle est l’auteur d’un premier roman, À crier dans les ruines, paru en 2019, et dernièrement de La dixième muse, tous les deux publiés aux éditions Aux Forges de Vulcain.
Je suis une très grande lectrice. Aussi loin que remonte ma mémoire, j’ai un livre qui m’accompagne. Depuis que j’écris, je lis moins, ou plutôt je lis de façon ciblée : ce sont des livres qui vont m’aider dans l’élaboration des personnages, des lieux …
Quand j’étais adolescente, je passais chaque samedi et dimanche à la bibliothèque. J’empruntais tout et n’importe quoi… J’étais une sorte de boulimique. Je prenais toujours le maximum de livres possibles. À cette époque, les livres étaient mon refuge.
Quand j’habitais à Caen, ma librairie était Au brouillon de culture, mais depuis mon arrivée en région parisienne, je suis une butineuse : je n’ai pas de librairies fixes. Avec la publication de mon premier roman, j’ai découvert de nombreuses librairies, mais toutes avaient un point commun : celui d’être un lieu de rencontres, d’échanges. Certaines personnes passent plus d’une heure à regarder les nouveautés, échanger avec les libraires, mais aussi les autres clients. C’est un formidable lieu de vie, une sorte de forum. un lieu essentiel, donc, qui va au-delà d’un simple commerce.
Et sinon, j’ai gardé ma boulimie livresque … Si j’entre en librairie avec un livre en tête, j’en ressors avec trois ou quatre. Quand les librairies ont rouvert en mai dernier, je suis ressortie de la librairie avec plus de quinze livres. J’aime me fier aux coups de coeur des libraires, ils ouvrent mon horizon littéraire. Dernièrement, une libraire m’a fait découvrir Jacques Abeille dont l’univers est fabuleux.
Là encore, un rôle essentiel. Aux Forges de Vulcain est une maison d’édition indépendante, qui est relativement jeune dans le milieu (nous avons fêté nos dix ans en 2020.), nous n’avons que peu de presse. Le bouche à oreille se fait donc en grande partie via les libraires ou les réseaux sociaux. Pour mon premier roman, j’ai eu cette incroyable chance d’être soutenue avant la parution du livre par les libraires. Ils étaient comme des fées autour de ce premier roman : ils annonçaient déjà du beau. Je ne peux que vivement les remercier. Ce sont des lecteurs passionnés et c’est ce que nous attendons en entrant dans une librairie : que le coeur parle.